vendredi 8 avril 2011

Exposition blaphématoire d'Avignon : Mgr Cattenoz en première ligne.

Nous publions ci-après l'intégralité de la déclaration datée de ce jour de l'archevêque d'Avignon au sujet de la photographie blasphématoire présentée au Musée d'Art Contemporain de la capitale vauclusienne.
Forte de cette réplique sans ambigüité de Mgr Jean-Pierre Cattenoz, l'AGRIF portera la semaine prochaine l'affaire devant la justice afin que la Semaine sainte ne soit pas souillée en Avignon.
.

Une profanation d’un Christ en Croix dans un musée et sur la voie publique d’Avignon


Comment est-il possible de déposer un crucifix dans un verre, de "pisser sur le Christ en croix" jusqu’à remplir le verre, prendre un cliché du résultat et déclarer qu’il s’agit d’une œuvre d’art ? Pour moi, évêque, comme pour tout chrétien et tout croyant, il s’agit là d’une provocation, d’une profanation qui nous atteint au cœur même de notre foi !

Comment est-il possible de ressortir une telle ordure des poubelles de l’histoire - le cliché date de 1987 – pour l’exposer dans la cité des papes ? La collection Lambert n’a-t-elle pas perçu qu’elle exposait une photographie qui blessait gravement tous ceux pour qui la Croix du Christ est le cœur de leur foi ? Ou bien a-t-elle voulu provoquer les croyants en bafouant ce qui pour eux est au cœur de leur vie : la Croix du Christ, unique source de vie pour l’humanité ?

Comment les autorités locales interrogées se sont-elles lavé les mains comme Pilate autrefois en déclarant que la municipalité, qui subventionne en partie la collection, n’avait pas "vocation à s’immiscer dans les choix artistiques effectués par les responsables d’un lieu qui n’est pas un musée municipal et dont la collection appartient à un mécène privé" ?

Les autorités locales n’ont-elles pas entre autre pour mission d’assurer le respect de la foi des croyants de toute religion ? Or une telle œuvre reste une profanation qui, à la veille du vendredi saint où nous ferons mémoire du Christ qui a donné sa vie pour nous en mourant sur la Croix, nous touche au plus profond de notre cœur.

Y aurait-il parfois deux poids et deux mesures ? Si un cliché représentant un Coran trempé dans l’urine d’un photographe était affiché aux yeux de tous comme une œuvre d’art, la réaction des autorités locales, de l’Etat, serait immédiate pour dénoncer une telle atteinte à la foi de nos frères musulmans. Il serait demandé à la justice de condamner les auteurs de tels comportements, et je serais le premier à m’associer à leur réaction pour dénoncer ce qui serait une profanation grave, un scandale touchant la foi de ces croyants.

Comment et pourquoi les autorités de l’État restent-elles sans réagir devant l’affichage d’un Christ trempant dans de l’urine ? Devant un tel scandale, je me dois d’alerter publiquement les autorités de mon pays qui se targuent de défendre une laïcité positive et qui par ailleurs tolèrent une fois de plus l’affichage de photos qui portent gravement atteinte à la foi des chrétiens. Une fois encore, dans le cas d’atteinte à notre foi chrétienne, le silence reste la règle de la part des autorités, et elles continuent à soutenir des comportements qui nous blessent au cœur de notre foi et plus encore en ce temps de la Passion et de tout ce que cela représente pour nous.

Avignon le 8 avril 2011
 
+ Jean-Pierre Cattenoz,
archevêque d’Avignon