mardi 26 mars 2013

Départ de Magdi-Cristiano Allam. Toujours la question des idées chrétiennes devenues molles ?


En gros, au XX° siècle, un des aspects essentiels du déclin de l’Église catholique en Occident aura consisté en un puissant rebond des « idées chrétiennes devenues folles », c’est à dire de tout un courant de captation du christianisme par les diverses idéologies de gauche, anarchistes, socialistes, communistes. Cela n’était pas nouveau comme le démontre la lecture du livre du grand penseur russe Chafarevitch « Le phénomène socialiste ».

Il y eut ainsi tout au long de l’histoire chrétienne apparition de courants et de sectes greffés sur l’Église elle-même ou sur ses grands rameaux schismatiques, dérivant l’esprit de charité vers la confusion révolutionnaire.
Il suffit, pour en saisir un moment, de lire la vie de sainte Catherine de Sienne se déroulant dans la conjonction des convulsions de la papauté et des révolutions à Florence et ailleurs.

Depuis quelques années, même si elles font toujours des ravages, ce ne sont plus tellement les idées chrétiennes devenues folles qui nous minent que ce que j’ai désigné comme « les idées chrétiennes devenues molles » ; c’est l’ère du « bisounours » selon l’expression désormais consacrée. J’ose affirmer dès aujourd’hui dans ce petit bout de blog sans aucune blague que c’est contre cela qu’il va surtout falloir se battre.

Par exemple, comment ne pas se réjouir, et nous le faisons, du succès des grandes manifs contre le pseudo « mariage homosexuel », mais simultanément comment ne pas voir qu’avec son obsession que ce combat ne soit pas taxé d’homophobie la frénétique Frigide Barjot, qui est par ailleurs atteinte d’une sacrée dose de pathologie « fachophobique », veut en tout temps, en tout lieux, donner la parole à ses amis zomos.
Moyennant quoi, avec son usage d’une rose subliminalité, elle procède à une fantastique opération de promotion de la normalité et de la fierté homosexuelle.

De même, comme l’a remarquablement écrit Jeanne Smits dans son blog, elle commet le tour de force, nous le reconnaissons volontiers, de faire proscrire toute pancarte catholique dans une immense manifestation dont la piétaille, dont je fais partie, est catholique à 98%. Mais elle donne la parole à des orateurs parlant, « es-qualité » en effet, en tant que juif, protestant, musulman. En revanche, pas d’orateur catholique en tant que catholique ! Le « catho » qui voudrait parler en tant que « catho » se ferait immanquablement traiter par elle de « facho ».

C’est en effet ce qui s’est produit lorsque des dizaines de milliers de brave cathos, qui en avaient assez d’étouffer, serrés qu’ils avaient été pendant des heures, voulurent aller déambuler pour s’oxygéner et gentiment manifester sur l’ avenue Foch et les Champs Elysées.
Pour beaucoup hélas cela signifiera se faire lacrymogéner et, pire encore, tabasser.

Et ne voilà-t-il pas que, pour justifier ses ordres de gazage, le préfet de police de Paris commet le gros, bête et méchant mensonge de déclarer que ses gentils gardiens de la paix avaient reçu « des boulons »(sic !).
Le boulon est en effet, on le sait, important dans la mémoire du CRS et du garde-mobile, la mémoire des grèves insurrectionnelles de 1947, des cheminots, des mineurs et des métallos de la CGT qui, eux, en avaient des stocks de boulons !
Mais aujourd’hui, qui donc peut bien se promener avec des boulons dans ses poches ? Le préfet de police ne sait-il pas que le boulon se fait rare? Mais peut-être les mécanos étaient-ils nombreux parmi les « fachos » ?
Passons sur le préfet de police qui a cru trouver le bon mensonge pour être… indéboulonnable.

Pour revenir à la Frigide fachophobique, observons encore que pour ce qui est du mensonge, elle n’est pas nulle non plus. Car proclamer sans cesse que sa manif est strictement apolitique et faire parler Vauquier, Raffarin et même un  trotskiste en tant que trotskiste c’est vraiment prendre son public pour des bourriques.
Et de surcroît, refuser de donner la parole à quelque élu du Front National, n’est-ce pas tout de même un déni d’impartialité ?
On me dira que la fin justifie les moyens et qu’en bisouillant les homos, discriminant les cathos et inventant des « fachos », Barjot fait avancer la cause. Nous, nous ne croyons pas que de tels artifices dialectiques soient utiles. Nous en reparlerons.

Magdi Cristiano Allam quitte l’Église catholique : cela me peine.

Magdi Cristiano Allam, italien d’origine égyptienne, ancien rédacteur en chef du Corriere Della Serra, député au Parlement Européen, est cet homme converti de l’islam au catholicisme que baptisa Benoît XVI il y a cinq ans en provoquant force indignation dans le monde musulman . Sur demande de la T.F.P. qui l’avait invité, j’ai présidé au mois de novembre sa grande conférence à Paris.

J’ai appris hier par le blog d’Yves Daoudal puis par mes amis romains qu’il a exprimé dans un éditorial de la revue « Foglio » : « Pourquoi je quitte cette Église faible avec l’islam ».
À Rome déjà, puis à Paris, Magdi Cristiano ne m’avait pas caché son désarrois d’avoir vu celui qui l’avait baptisé, Benoît XVI, prier à la mosquée bleue d’Istanbul, en posant la main sur le Coran, en direction de La Mecque.
 Le pape voulait ainsi, on le sait, se faire pardonner par l’islam sa conférence de Ratisbonne où il avait procédé à une citation non laudative de Mahomet aussitôt interprétée comme une offense par les véhéments défenseurs du prophète Mahomet.
Les propos un peu trop lénifiants du pape François sur l’islam ont, je crois, achevé de le démoraliser. Et il a encore rattaché cela à la triste bévue de Jean-Paul II embrassant le Coran,  ce qui suscita un immense désarroi chez les chrétiens d’Orient et les convertis catholiques venant de l’islam.

Je regrette la décision tragique de Magdi Cristiano Allam. Mais elle pose avec force la terrible question de l’attitude de l’Église et des papes face à l’islam.
Car, si le Coran, ce livre fondateur d’un totalitarisme théocratique, rempli de violence et d’exécration des incroyants, des juifs et des chrétiens, mérite d’être embrassé par nos papes comme un livre saint, cela fait tout de même difficulté.
Le respect dû aux musulmans comme à tous les hommes n’implique pas nous semble-t-il des actes exprimant un déférent respect pour leur idéologie antichrétienne et liberticide.


Et la charité ?

J’observe aussi, avec une infinie tristesse, l’indifférence des catholiques et de leur clergé, et même du clergé le plus traditionnel, pour le sort de ceux que le fanatisme islamique torture et tue.
Dans quelle église fait-on prier pour les quatre petits enfants et leurs parents détenus par les assassins de la secte Bogo Haram ? Leur sort aux mains de ces islamistes fanatiquement coranisés est atroce.
Ne jamais entendre dans les sermons quoi que ce soit de fraternelle angoisse, pour eux et pour tous les chrétiens persécutés, et pour tous les Français otages, c’est un peu triste.
Sans approuver, on comprend que certains, désespérés, aillent du côté des évangéliques.